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labelle et la bĂȘte cocteau 1fichier. concert jul lyon 2021. PubliĂ© le 5 juin 2022. Voir toutes les caractĂ©ristiques. g complet RĂ©alisĂ© par Gary Trousdale, Kirk Wise Avec Paige
La Belle et la BĂȘteJeanne Marie Leprince de Beaumont Il y avait une fois un marchand qui Ă©tait extrĂȘmement riche. Il avait six enfans, trois garçons et trois filles ; et, comme ce marchand Ă©tait un homme d’esprit, il n’épargna rien pour l’éducation de ses enfants, et leur donna toutes sortes de maĂźtres. Ses filles Ă©taient trĂšs-belles, mais la cadette sur-tout se faisait admirer, et on ne l’appelait, quand elle Ă©tait petite, que la BELLE ENFANT, en sorte que le nom lui en resta, ce qui donna beaucoup de jalousie Ă  ses sƓurs. Cette cadette, qui Ă©tait plus belle que ses sƓurs, Ă©tait aussi meilleure qu’elles. Les deux aĂźnĂ©es avaient beaucoup d’orgueil, parce qu’elles Ă©taient riches elles faisaient les dames, et ne voulaient pas recevoir les visites des autres filles de marchands ; il leur fallait des gens de qualitĂ© pour leur compagnie. Elles allaient tous les jours au bal, Ă  la comĂ©die, Ă  la promenade, et se moquaient de leur cadette, qui employait la plus grande partie de son temps Ă  lire de bons livres. Comme on savait que ces filles Ă©taient fort riches, plusieurs gros marchands les demandĂšrent en mariage. Mais les deux aĂźnĂ©es rĂ©pondirent qu’elles ne se marieraient jamais, Ă  moins qu’elles ne trouvassent un duc, ou tout au moins un comte. La Belle car je vous ai dit que c’était le nom de la plus jeune, la Belle, dis-je, remercia bien honnĂȘtement ceux qui voulaient l’épouser, mais elle leur dit qu’elle Ă©tait trop jeune, et qu’elle souhaitait de tenir compagnie Ă  son pĂšre pendant quelques annĂ©es. Tout d’un coup le marchand perdit son bien, et il ne lui resta qu’une petite maison de campagne, bien loin de la ville. Il dit en pleurant Ă  ses enfans qu’il fallait aller demeurer dans cette maison, et qu’en travaillant comme des paysans ils y pourraient vivre. Ses deux filles aĂźnĂ©es rĂ©pondirent qu’elles ne voulaient pas quitter la ville, et qu’elles avaient plusieurs amants qui seraient trop heureux de les Ă©pouser, quoiqu’elles n’eussent plus de fortune. Les bonnes demoiselles se trompaient ; leurs amans ne voulurent plus les regarder quand elles furent pauvres. Comme personne ne les aimait Ă  cause de leur fiertĂ©, on disait Elles ne mĂ©ritent pas qu’on les plaigne, nous sommes bien aises de voir leur orgueil abaissĂ© ; qu’elles aillent faire les dames en gardant les moutons. Mais en mĂȘme temps tout le monde disait Pour la Belle nous sommes bien fĂąchĂ©s de son malheur ; c’est une si bonne fille ! elle parlait aux pauvres gens avec tant de bontĂ© ; elle Ă©tait si douce, si honnĂȘte ! Il y eut mĂȘme plusieurs gentilshommes qui voulurent l’épouser, quoiqu’elle n’eut pas un sou ; mais elle leur dit qu’elle ne pouvait pas se rĂ©soudre Ă  abandonner son pauvre pĂšre dans son malheur, et qu’elle le suivrait Ă  la campagne pour le consoler et lui aider Ă  travailler. La pauvre Belle avait Ă©tĂ© bien affligĂ©e d’abord de perdre sa fortune ; mais elle s’était dit Ă  elle-mĂȘme Quand je pleurerai beaucoup, mes larmes ne me rendront pas mon bien ; il faut tĂącher d’ĂȘtre heureuse sans fortune. Quand ils furent arrivĂ©s Ă  leur maison de campagne, le marchand et ses trois fils s’occupĂšrent Ă  labourer la terre. La Belle se levait Ă  quatre heures du matin, et se dĂ©pĂȘchait de nettoyer la maison et d’apprĂȘter Ă  dĂźner pour la famille. Elle eut d’abord beaucoup de peine, car elle n’était pas accoutumĂ©e Ă  travailler comme une servante ; mais au bout de deux mois elle devint plus forte, et la fatigue lui donna une santĂ© parfaite. Quand elle avait fait son ouvrage, elle lisait, elle jouait du clavecin, ou bien elle chantait en filant. Ses deux sƓurs, au contraire, s’ennuyaient Ă  la mort ; elles se levaient Ă  dix heures du matin, se promenaient toute la journĂ©e, et s’amusaient Ă  regretter leurs beaux habits et les compagnies. Voyez notre cadette, disaient-elles entre elles, elle a l’ñme basse et si stupide, qu’elle est contente de sa malheureuse situation. Le bon marchand ne pensait pas comme ses filles. Il savait que la Belle Ă©tait plus propre que ses sƓurs Ă  briller dans les compagnies. il admirait la vertu de cette jeune fille, et sur-tout sa patience car ses sƓurs, non contentes de lui laisser faire tout l’ouvrage de la maison, l’insultaient Ă  tout moment. Il y avait un an que cette famille vivait dans la solitude, lorsque le marchand reçut une lettre, par laquelle on lui marquait qu’un vaisseau sur lequel il avait des marchandises venait d’arriver heureusement. Cette nouvelle pensa tourner la tĂȘte Ă  ses deux aĂźnĂ©es, qui pensaient qu’à la fin elles pourraient quitter cette campagne, oĂč elles s’ennuyaient tant ; et quand elles virent leur pĂšre prĂȘt Ă  partir, elles le priĂšrent de leur apporter des robes, des palatines, des coĂšffures, et toutes sortes de bagatelles. La Belle ne lui demandait rien ; car elle pensait en elle-mĂȘme, que tout l’argent des marchandises ne suffirait pas pour acheter ce que ses sƓurs souhaitaient. Tu ne me pries pas de t’acheter quelque chose ? lui dit son pĂšre. Puisque vous avez la bontĂ© de penser Ă  moi, lui dit-elle, je vous prie de m’apporter une rose, car il n’en vient point ici. Ce n’est pas que la Belle se souciat d’une rose, mais elle ne voulait pas condamner, par son exemple, la conduite de ses sƓurs, qui auraient dit que c’était pour se distinguer qu’elle ne demandait rien. Le bon homme partit ; mais quand il fut arrivĂ©, on lui fit un procĂšs pour ses marchandises, et, aprĂšs avoir eu beaucoup de peine, il revint aussi pauvre qu’il Ă©tait auparavant. Il n’avait plus que trente milles pour arriver Ă  sa maison, et il se rĂ©jouissait dĂ©jĂ  du plaisir de voir ses enfans ; mais comme il fallait passer un grand bois avant de trouver sa maison, il se perdit. Il neigeait horriblement ; le vent Ă©tait si grand, qu’il le jeta deux fois en bas de son cheval la nuit Ă©tant venue, il pensa qu’il mourrait de faim ou de froid, ou qu’il serait mangĂ© des loups qu’il entendit hurler autour de lui. Tout d’un coup, en regardant au bout d’une longue allĂ©e d’arbres, il vit une grande lumiĂšre, mais qui paraissait bien Ă©loignĂ©e. Il marcha de ce cĂŽtĂ©-lĂ , et vit que cette lumiĂšre sortait d’un grand palais qui Ă©tait tout illuminĂ©. Le marchand remercia Dieu du secours qu’il lui envoyait, et se hĂąta d’arriver Ă  ce chĂąteau ; mais il fut bien surpris de ne trouver personne dans les cours. Son cheval, qui le suivait, voyant une grande Ă©curie ouverte, entra dedans, et ayant trouvĂ© du foin et de l’avoine, le pauvre animal, qui mourait de faim, se jeta dessus avec beaucoup d’aviditĂ©. Le marchand l’attacha dans l’écurie, et marcha vers la maison, oĂč il ne trouva personne ; mais Ă©tant entrĂ© dans une grande salle, il y trouva un bon feu, et une table chargĂ©e de viande oĂč il n’y avait qu’un couvert. Comme la pluie et la neige l’avaient mouillĂ© jusqu’aux os, il s’approcha du feu pour se sĂ©cher, et disait en lui-mĂȘme Le maĂźtre de la maison ou ses domestiques me pardonneront la libertĂ© que j’ai prise, et sans doute ils viendront bientĂŽt. Il attendit pendant un temps considĂ©rable ; mais onze heures ayant sonnĂ© sans qu’il vit personne, il ne put rĂ©sister Ă  la faim, et prit un poulet qu’il mangea en deux bouchĂ©es et en tremblant ; il but aussi quelques coups de vin, et, devenu plus hardi, il sortit de la salle, et traversa plusieurs grands appartemens, magnifiquement meublĂ©s. A la fin il trouva une chambre oĂč il y avait un bon lit ; et comme il Ă©tait minuit passĂ©, et qu’il Ă©tait las, il prit le parti de fermer la porte et de se coucher. Il Ă©tait dix heures du matin quand il se leva le lendemain, et il fut bien surpris de trouver un habit fort propre Ă  la place du sien, qui Ă©tait tout gĂątĂ©. AssurĂ©ment, dit-il en lui-mĂȘme, ce palais appartient Ă  quelque bonne fĂ©e qui a eu pitiĂ© de ma situation. Il regarda par la fenĂȘtre et ne vit plus de neige, mais des berceaux de fleurs qui enchantaient la vue. Il rentra dans la grande salle oĂč il avait soupĂ© la veille, et vit une petite table oĂč il y avait du chocolat. Je vous remercie, madame la FĂ©e, dit-il tout haut, d’avoir eu la bontĂ© de penser Ă  mon dĂ©jeuner. Le bon homme, aprĂšs avoir pris son chocolat, sortit pour aller chercher son cheval ; et comme il passait sous un berceau de roses, il se souvint que la Belle lui en avait demandĂ© une, et cueillit une branche oĂč il y en avait plusieurs. En mĂȘme temps il entendit un grand bruit, et vit venir Ă  lui une bĂȘte si horrible, qu’il fut tout prĂȘt de s’évanouir. Vous ĂȘtes bien ingrat, lui dit la bĂȘte d’une voix terrible ; je vous ai sauvĂ© la vie en vous recevant dans mon chĂąteau, et pour ma peine vous me volez mes roses, que j’aime mieux que toutes choses au monde. Il faut mourir pour rĂ©parer cette faute ; je ne vous donne qu’un quart d’heure pour demander pardon Ă  Dieu. Le marchand se jeta Ă  genoux et dit Ă  la bĂȘte, en joignant les mains Monseigneur, pardonnez-moi ; je ne croyais pas vous offenser en cueillant une rose pour une de mes filles, qui m’en avait demandĂ©. Je ne m’appelle point monseigneur, rĂ©pondit le monstre, mais la BĂȘte. Je n’aime pas les compliments, moi ; je veux qu’on dise ce que l’on pense ; ainsi ne croyez pas me toucher par vos flatteries. Mais vous m’avez dit que vous aviez des filles, je veux bien vous pardonner, Ă  condition qu’une de vos filles vienne volontairement pour mourir Ă  votre place ne me raisonnez pas, partez ; et si vos filles refusent de mourir pour vous, jurez que vous reviendrez dans trois mois. Le bon homme n’avait pas dessein de sacrifier une de ses filles Ă  ce vilain monstre, mais il pensa au moins J’aurai le plaisir de les embrasser encore une fois. Il jura donc de revenir, et la BĂȘte lui dit qu’il pouvait partir quand il voudrait ; mais, ajouta-t-elle, je ne veux pas que tu t’en ailles les mains vides. Retourne dans la chambre oĂč tu as couchĂ©, tu y trouveras un grand coffre vide, tu peux y mettre tout ce qui te plaira, je le ferai porter chez toi. En mĂȘme temps la BĂȘte se retira, et le bon homme dit en lui-mĂȘme S’il faut que je meure, j’aurai la consolation de laisser du pain Ă  mes pauvres enfans. Il retourna dans la chambre oĂč il avait couchĂ©, et y ayant trouvĂ© une grande quantitĂ© de piĂšces d’or, il remplit le grand coffre dont la BĂȘte lui avait parlĂ©, le ferma, et ayant repris son cheval, qu’il retrouva dans l’écurie, il sortit de ce palais avec une tristesse Ă©gale Ă  la joie qu’il avait lorsqu’il y Ă©tait entrĂ©. Son cheval prit de lui-mĂȘme une des routes de la forĂȘt, et en peu d’heures le bon homme arriva dans sa petite maison. Ses enfans se rassemblĂšrent autour de lui, mais au lieu d’ĂȘtre sensible Ă  leurs caresses, le marchand se mit Ă  pleurer en les regardant. Il tenait Ă  la main la branche de roses qu’il apportait Ă  la Belle, il la lui donna, et lui dit La Belle ; prenez ces roses, elles coĂ»teront bien cher Ă  votre malheureux pĂšre, et tout de suite il raconta Ă  sa famille la funeste aventure qui lui Ă©tait arrivĂ©e. A ce rĂ©cit, ses deux aĂźnĂ©es jetĂšrent de grands cris, et dirent des injures Ă  la Belle, qui ne pleurait point. Voyez ce que produit l’orgueil de cette petite crĂ©ature, disaient-elles ; que ne demandait-elle des ajustements comme nous ; mais non, mademoiselle voulait se distinguer ; elle va causer la mort de notre pĂšre et elle ne pleure pas. Cela serait fort inutile, reprit la Belle ; pourquoi pleurerais-je la mort de mon pĂšre ? Il ne pĂ©rira point. Puisque le monstre veut bien accepter une de ses filles, je veux me livrer Ă  toute sa furie, et je me trouve fort heureuse, puisqu’en mourant j’aurai la joie de sauver mon pĂšre et de lui prouver ma tendresse. Non, ma sƓur, lui dirent ses trois frĂšres, vous ne mourrez pas ; nous irons trouver ce monstre, et nous pĂ©rirons sous ses coups si nous ne pouvons le tuer. Ne l’espĂ©rez pas, mes enfans, leur dit le marchand, la puissance de cette BĂȘte est si grande, qu’il ne me reste aucune espĂ©rance de la faire pĂ©rir. Je suis charmĂ© du bon cƓur de la Belle, mais je ne veux pas l’exposer Ă  la mort. Je suis vieux, il ne me reste que peu de temps Ă  vivre ; ainsi je ne perdrai que quelques annĂ©es de vie, que je ne regrette qu’à cause de vous, mes chers enfans. Je vous assure, mon pĂšre, lui dit la Belle, que vous n’irez pas Ă  ce palais sans moi ; vous ne pouvez m’empĂȘcher de vous suivre. Quoique je sois jeune, je ne suis pas fort attachĂ©e Ă  la vie, et j’aime mieux ĂȘtre dĂ©vorĂ©e par ce monstre, que de mourir du chagrin que me donnerait votre perte. On eut beau dire, la Belle voulut absolument partir pour le beau palais, et ses sƓurs en Ă©taient charmĂ©es, parce que les vertus de cette cadette leur avaient inspirĂ© beaucoup de jalousie. Le marchand Ă©tait si occupĂ© de la douleur de perdre sa fille, qu’il ne pensait pas au coffre qu’il avait rempli d’or ; mais aussitĂŽt qu’il se fut renfermĂ© dans sa chambre pour se coucher, il fut bien Ă©tonnĂ© de le trouver Ă  la ruelle de son lit. Il rĂ©solut de ne point dire Ă  ses enfans qu’il Ă©tait devenu si riche, parce que ses filles auraient voulu retourner Ă  la ville, et qu’il Ă©tait rĂ©solu de mourir dans cette campagne ; mais il confia ce secret Ă  la Belle, qui lui apprit qu’il Ă©tait venu quelques gentilshommes pendant son absence ; qu’il y en avait deux qui aimaient ses sƓurs. Elle pria son pĂšre de les marier ; car elle Ă©tait si bonne qu’elle les aimait, et leur pardonnait de tout son cƓur le mal qu’elles lui avaient fait. Ces deux mĂ©chantes filles se frottaient les yeux avec un oignon pour pleurer lorsque la Belle partit avec son pĂšre ; mais ses frĂšres pleuraient tout de bon, aussi bien que le marchand il n’y avait que la Belle qui ne pleurait point, parce qu’elle ne voulait pas augmenter leur douleur. Leur cheval prit la route du palais, et sur le soir ils l’aperçurent illuminĂ© comme la premiĂšre fois. Le cheval fut tout seul Ă  l’écurie, et le bon homme entra avec sa fille dans la grande salle, oĂč ils trouvĂšrent une table magnifiquement servie, avec deux couverts. Le marchand n’avait pas le cƓur de manger, mais Belle, s’efforçant de paraĂźtre tranquille, se mit Ă  table ; et le servit ; puis elle disait en elle-mĂȘme La BĂȘte veut m’engraisser avant de me manger ; puisqu’elle me fait si bonne chĂšre. Quand ils eurent soupĂ©, ils entendirent un grand bruit, et le marchand dit adieu Ă  sa pauvre fille en pleurant ; car il pensait que c’était la BĂȘte. La Belle ne put s’empĂȘcher de frĂ©mir en voyant cette horrible figure ; mais elle se rassura de son mieux, et le monstre lui ayant demandĂ© si c’était de bon cƓur qu’elle Ă©tait venue, elle lui dit en tremblant qu’oui. Vous ĂȘtes bien bonne, dit la BĂȘte, et je vous suis bien obligĂ©. Bon homme, partez demain matin, et ne vous avisez jamais de revenir ici. Adieu, la Belle. Adieu, la BĂȘte, rĂ©pondit-elle ; et tout de suite le monstre se retira. Ah ! ma fille, dit le marchand en embrassant la Belle, je suis Ă  demi-mort de frayeur croyez-moi, laissez-moi ici. Non, mon pĂšre, lui dit la Belle avec fermetĂ© vous partirez demain matin, et vous m’abandonnerez au secours du ciel ; peut-ĂȘtre aura-t-il pitiĂ© de moi. Ils furent se coucher, et croyaient ne pas dormir de toute la nuit ; mais Ă  peine furent-ils dans leurs lits que leurs yeux se fermĂšrent. Pendant son sommeil, la Belle vit une dame qui lui dit Je suis contente de votre bon cƓur, la Belle la bonne action que vous faites en donnant votre vie pour sauver celle de votre pĂšre ne demeurera point sans rĂ©compense. La Belle, en s’éveillant, raconta ce songe Ă  son pĂšre ; et quoiqu’il le consolĂąt un peu, cela ne l’empĂȘcha pas de jeter de grands cris quand il fallut se sĂ©parer de sa chĂšre fille. Lorsqu’il fut parti, la Belle s’assit dans la grande salle, et se mit Ă  pleurer aussi, mais comme elle avait beaucoup de courage, elle se recommanda Ă  Dieu, et rĂ©solut de ne se point chagriner pour le peu de temps qu’elle avait Ă  vivre, car elle croyait fermement que la BĂȘte la mangerait le soir. Elle rĂ©solut de se promener en attendant, et de visiter ce beau chĂąteau elle ne pouvait s’empĂȘcher d’en admirer la beautĂ©. Mais elle fut bien surprise de trouver une porte sur laquelle il y avait Ă©crit APPARTEMENT DE LA BELLE. Elle ouvrit cette porte avec prĂ©cipitation, et elle fut Ă©blouie de la magnificence qui y rĂ©gnait ; mais ce qui frappa le plus sa vue fut une grande bibliothĂšque, un clavecin, et plusieurs livres de musique. On ne veut pas que je m’ennuie, dit-elle tout bas. Elle pensa ensuite ; si je n’avais qu’un jour Ă  demeurer ici, on ne m’aurait pas fait une telle provision. Cette pensĂ©e ranima son courage. Elle ouvrit la bibliothĂšque, et vit un livre oĂč il y avait Ă©crit en lettres d’or SOUHAITEZ, COMMANDEZ ; VOUS ÊTES ICI LA REINE ET LA MAÎTRESSE. HĂ©las ! dit-elle, en soupirant, je ne souhaite rien que de voir mon pauvre pĂšre, et de savoir ce qu’il fait Ă  prĂ©sent elle avait dit cela en elle-mĂȘme. Quelle fut sa surprise, en jetant les yeux sur un grand miroir, d’y voir sa maison, oĂč son pĂšre arrivait avec un visage extrĂȘmement triste. Ses sƓurs venaient au-devant de lui, et malgrĂ© les grimaces qu’elles faisaient pour paraĂźtre affligĂ©es, la joie qu’elles avaient de la perte de leur sƓur paraissait sur leur visage. Un moment aprĂšs tout cela disparut, et la Belle ne put s’empĂȘcher de penser que la BĂȘte Ă©tait bien complaisante, qu’elle n’avait rien Ă  craindre d’elle. A midi elle trouva la table mise et pendant son dĂźner elle entendit un excellent concert, quoiqu’elle ne vĂźt personne. Le soir, comme elle allait se mettre Ă  table, elle entendit le bruit que faisait la BĂȘte, et ne put s’empĂȘcher de frĂ©mir. La Belle, lui dit ce monstre, voulez-vous bien que je vous voie souper ? Vous ĂȘtes le maĂźtre, rĂ©pondit la Belle en tremblant. Non, rĂ©pondit la BĂȘte, il n’y a ici de maĂźtresse que vous ; vous n’avez qu’à me dire de m’en aller si je vous ennuie, je sortirai tout de suite. Dites-moi, n’est-ce pas que vous me trouvez bien laid ? Cela est vrai, dit la Belle, car je ne sais pas mentir ; mais je crois que vous ĂȘtes fort bon. Vous avez raison, dit le monstre ; mais outre que je suis laid, je n’ai point d’esprit je sais bien que je ne suis qu’une bĂȘte. On n’est pas bĂȘte, reprit la Belle, quand on croit n’avoir point d’esprit un sot n’a jamais su cela. Mangez donc, la Belle, lui dit le monstre, et tĂąchez de ne vous point ennuyer dans votre maison ; car tout ceci est Ă  vous ; et j’aurais du chagrin si vous n’étiez pas contente. Vous avez bien de la bontĂ©, lui dit la Belle ; je vous avoue que je suis bien contente de votre cƓur ; quand j’y pense, vous ne me paraissez plus si laid. Oh ! dame oui, rĂ©pondit la BĂȘte, j’ai le cƓur bon, mais je suis un monstre. Il y a bien des hommes qui sont plus monstres que vous, dit la Belle, et je vous aime mieux avec votre figure que ceux qui, avec la figure d’hommes, cachent un cƓur faux, corrompu, ingrat. Si j’avais de l’esprit, reprit la BĂȘte, je vous ferais un grand compliment pour vous remercier ; mais je suis un stupide, et tout ce que je puis vous dire, c’est que je vous suis bien obligĂ©. La Belle soupa de bon appĂ©tit. Elle n’avait presque plus peur du monstre ; mais elle manqua mourir de frayeur, lorsqu’il lui dit La Belle, voulez-vous ĂȘtre ma femme ? Elle fut quelque temps sans rĂ©pondre elle avait peur d’exciter la colĂšre du monstre en le refusant ; elle lui dit pourtant en tremblant Non, la BĂȘte. Dans ce moment ce pauvre monstre voulut soupirer, et il fit un sifflement si Ă©pouvantable, que tout le palais en retentit ; mais la Belle fut bientĂŽt rassurĂ©e, car la BĂȘte lui ayant dit tristement, adieu donc, la Belle, elle sortit de la chambre en se retournant de temps en temps pour la regarder encore. La Belle, se voyant seule, sentit une grande compassion pour cette pauvre BĂȘte. HĂ©las ! disait-elle, c’est bien dommage qu’elle soit si laide elle est si bonne ! La Belle passa trois mois dans ce palais avec assez de tranquillitĂ©. Tous les soirs la BĂȘte lui rendait visite, l’entretenait pendant le souper avec assez de bon sens, mais jamais avec ce qu’on appelle esprit dans le monde. Chaque jour la Belle dĂ©couvrait de nouvelles bontĂ©s dans ce monstre. L’habitude de le voir l’avait accoutumĂ©e Ă  sa laideur ; loin de craindre le moment de sa visite, elle regardait Ă  sa montre pour voir s’il Ă©tait bientĂŽt neuf heures, car la BĂȘte ne manquait jamais de venir Ă  cette heure-lĂ . Il n’y avait qu’une chose qui faisait de la peine Ă  la Belle, c’est que le monstre, avant de se coucher, lui demandait toujours si elle voulait ĂȘtre sa femme, et paraissait pĂ©nĂ©trĂ© de douleur lorsqu’elle lui disait que non. Elle dit un jour Vous me chagrinez, la BĂȘte ; je voudrais pouvoir vous Ă©pouser, mais je suis trop sincĂšre pour vous faire croire que cela arrivera jamais. Je serai toujours votre amie ; tĂąchez de vous contenter de cela. Il le faut bien, reprit la BĂȘte ; je me rends justice, je sais que je suis bien horrible, mais je vous aime beaucoup ; cependant je suis trop heureux de ce que vous voulez bien rester ici ; promettez-moi que vous ne me quitterez jamais. La Belle rougit Ă  ces paroles ; elle avait vu dans son miroir que son pĂšre Ă©tait malade de chagrin de l’avoir perdue, et elle souhaitait de le revoir. Je pourrais bien vous promettre, dit-elle Ă  la BĂȘte, de ne vous jamais quitter tout-Ă -fait ; mais j’ai tant d’envie de revoir mon pĂšre, que je mourrai de douleur si vous me refusez ce plaisir. J’aime mieux mourir moi-mĂȘme, dit ce monstre, que de vous donner du chagrin. Je vous enverrai chez votre pĂšre, vous y resterez, et votre pauvre BĂȘte en mourra de douleur. Non, lui dit la Belle en pleurant, je vous aime trop pour vouloir causer votre mort ; je vous promets de revenir dans huit jours. Vous m’avez fait voir que mes sƓurs sont mariĂ©es, et que mes frĂšres sont partis pour l’armĂ©e. Mon pĂšre est tout seul, souffrez que je reste chez lui une semaine. Vous y serez demain au matin, dit la BĂȘte, mais souvenez-vous de votre promesse. Vous n’aurez qu’à mettre votre bague sur une table en vous couchant, quand vous voudrez revenir. Adieu, la Belle. La BĂȘte soupira selon sa coutume en disant ces mots, et la Belle se coucha toute triste de la voir affligĂ©e. Quand elle se rĂ©veilla le matin, elle se trouva dans la maison de son pĂšre, et ayant sonnĂ© une clochette qui Ă©tait Ă  cĂŽtĂ© de son lit, elle vit venir la servante qui fit un grand cri en la voyant. Le bon homme accourut Ă  ce cri, et manqua mourir de joie en revoyant sa chĂšre fille ; et ils se tinrent embrassĂ©s plus d’un quart-d’heure. La Belle, aprĂšs les premiers transports, pensa qu’elle n’avait point d’habits pour se lever ; mais la servante lui dit, qu’elle venait de trouver dans la chambre voisine un grand coffre plein de robes toutes d’or, garnies de diamans. La Belle remercia la bonne BĂȘte de ses attentions ; elle prit la moins riche de ces robes, et dit Ă  la servante de serrer les autres, dont elle voulait faire prĂ©sent Ă  ses sƓurs ; mais Ă  peine eut-elle prononcĂ© ces paroles, que le coffre disparut. Son pĂšre lui dit que la BĂȘte voulait qu’elle gardĂąt tout cela pour elle, et aussitĂŽt les robes et le coffre revinrent Ă  la mĂȘme place. La Belle s’habilla, et pendant ce temps on fut avertir ses sƓurs qui accoururent avec leurs maris. Elles Ă©taient toutes deux fort malheureuses l’aĂźnĂ©e avait Ă©pousĂ© un gentilhomme, beau comme l’Amour ; mais il Ă©tait si amoureux de sa propre figure qu’il n’était occupĂ© que de cela depuis le matin jusqu’au soir, et mĂ©prisait la beautĂ© de sa femme. La seconde avait Ă©pousĂ© un homme qui avait beaucoup d’esprit ; mais il ne s’en servait que pour faire enrager tout le monde, et sa femme toute la premiĂšre. Les sƓurs de la Belle manquĂšrent de mourir de douleur quand elles la virent habillĂ©e comme une princesse, et plus belle que le jour. Elle eut beau les caresser, rien ne put Ă©touffer leur jalousie, qui augmenta beaucoup quand elle leur eut contĂ© combien elle Ă©tait heureuse. Ces deux jalouses descendirent dans le jardin pour y pleurer tout Ă  leur aise, et elles se disaient Pourquoi cette petite crĂ©ature est-elle plus heureuse que nous ? Ne sommes-nous pas plus aimables qu’elle ? Ma sƓur, dit l’aĂźnĂ©e, il me vient une pensĂ©e, tĂąchons de l’arrĂȘter ici plus de huit jours ; sa sotte BĂȘte se mettra en colĂšre de ce qu’elle lui aura manquĂ© de parole, et peut-ĂȘtre qu’elle la dĂ©vorera. Vous avez raison, ma sƓur, rĂ©pondit l’autre ; pour cela il lui faut faire de grandes caresses ; et ayant pris cette rĂ©solution, elles remontĂšrent, et firent tant d’amitiĂ© Ă  leur sƓur, que la Belle en pleura de joie. Quand les huit jours furent passĂ©s, les deux sƓurs s’arrachĂšrent les cheveux, et firent tant les affligĂ©es de son dĂ©part, qu’elle promit de rester encore huit jours. Cependant Belle se reprochait le chagrin qu’elle allait donner Ă  sa pauvre BĂȘte, qu’elle aimait de tout son cƓur ; et elle s’ennuyait de ne plus la voir. La dixiĂšme nuit qu’elle passa chez son pĂšre, elle rĂȘva qu’elle Ă©tait dans le jardin du palais, et qu’elle voyait la BĂȘte couchĂ©e sur l’herbe et prĂȘte Ă  mourir, qui lui reprochait son ingratitude. La Belle se rĂ©veilla en sursaut, et versa des larmes. Ne suis-je pas bien mĂ©chante, disait-elle, de donner du chagrin Ă  une BĂȘte qui a pour moi tant de complaisance ? Est-ce sa faute si elle est si laide et si elle a peu d’esprit ? elle est bonne, cela vaut mieux que tout le reste. Pourquoi n’ai-je pas voulu l’épouser ? je serais plus heureuse avec elle que mes sƓurs avec leurs maris. Ce n’est ni la beautĂ© ni l’esprit d’un mari qui rendent une femme contente, c’est la bontĂ© du caractĂšre, la vertu, la complaisance, et la BĂȘte a toutes ces bonnes qualitĂ©s ; je n’ai point d’amour pour elle, mais j’ai de l’estime, de l’amitiĂ©, de la reconnaissance. Allons, il ne faut pas la rendre malheureuse ; je me reprocherais toute ma vie mon ingratitude. A ces mots la Belle se lĂšve, met sa bague sur la table, et revient se coucher. A peine fut-elle dans son lit, qu’elle s’endormit, et quand elle se rĂ©veilla le matin, elle vit avec joie qu’elle Ă©tait dans le palais de la BĂȘte. Elle s’habilla magnifiquement pour lui plaire, et s’ennuya Ă  mourir toute la journĂ©e, en attendant neuf heures du soir ; mais l’horloge eut beau sonner, la BĂȘte ne parut point. La Belle alors craignit d’avoir causĂ© sa mort ; elle courut tout le palais en jetant de grands cris elle Ă©tait au dĂ©sespoir. AprĂšs avoir cherchĂ© par-tout, elle se souvint de son rĂȘve, et courut dans le jardin vers le canal, oĂč elle l’avait vue en dormant. Elle trouva la pauvre BĂȘte Ă©tendue sans connaissance, et elle crut qu’elle Ă©tait morte. Elle se jeta sur son corps, sans avoir horreur de sa figure ; et sentant que son cƓur battait encore, elle prit de l’eau dans le canal, et lui en jeta sur la tĂȘte. La BĂȘte ouvrit les yeux, et dit Ă  la Belle Vous avez oubliĂ© votre promesse ; le chagrin de vous avoir perdue m’a fait rĂ©soudre Ă  me laisser mourir de faim ; mais je meurs content, puisque j’ai le plaisir de vous revoir encore une fois. Non, ma chĂšre BĂȘte, vous ne mourrez point, lui dit la Belle, vous vivrez pour devenir mon Ă©poux ; dĂšs ce moment je vous donne ma main, et je jure que je ne serai qu’à vous. HĂ©las ! je croyais n’avoir que de l’amitiĂ© pour vous, mais la douleur que je sens me fait voir que je ne pourrais vivre sans vous voir. A peine la Belle eut-elle prononcĂ© ces paroles qu’elle vit le chĂąteau brillant de lumiĂšre les feux d’artifices, la musique, tout lui annonçait une fĂȘte ; mais toutes ces beautĂ©s n’arrĂȘtĂšrent point sa vue, elle se retourna vers sa chĂšre BĂȘte dont le danger la faisait frĂ©mir. Quelle fut sa surprise ! la BĂȘte avait disparu, et elle ne vit plus Ă  ses pieds qu’un prince plus beau que l’Amour, qui la remerciait d’avoir fini son enchantement. Quoique ce prince mĂ©ritĂąt toute son attention, elle ne put s’empĂȘcher de lui demander oĂč Ă©tait la BĂȘte. Vous la voyez Ă  vos pieds, lui dit le prince ; une mĂ©chante fĂ©e m’avait condamnĂ© Ă  rester sous cette figure jusqu’à ce qu’une belle fille consentit Ă  m’épouser, et elle m’avait dĂ©fendu de faire paraĂźtre mon esprit. Ainsi il n’y avait que vous dans le monde assez bonne pour vous laisser toucher Ă  la bontĂ© de mon caractĂšre, et en vous offrant ma couronne, je ne puis m’acquitter des obligations que je vous ai. La Belle, agrĂ©ablement surprise, donna la main Ă  ce beau prince pour se relever. Ils allĂšrent ensemble au chĂąteau, et la Belle manqua mourir de joie en trouvant, dans la grande salle, son pĂšre et toute sa famille, que la belle dame, qui lui Ă©tait apparue en songe, avait transportĂ©e au chĂąteau. La Belle, lui dit cette dame, qui Ă©tait une grande fĂ©e, venez recevoir la rĂ©compense de votre bon choix vous avez prĂ©fĂ©rĂ© la vertu Ă  la beautĂ© et Ă  l’esprit, vous mĂ©ritez de trouver toutes ces qualitĂ©s rĂ©unies en une mĂȘme personne. Vous allez devenir une grande reine ; j’espĂšre que le trĂŽne ne dĂ©truira pas vos vertus. Pour vous, mesdemoiselles, dit la fĂ©e aux deux sƓurs de la Belle, je connais votre cƓur, et toute la malice qu’il renferme ; devenez deux statues, mais conservez toute votre raison sous la pierre qui vous enveloppera. Vous demeurerez Ă  la porte du palais de votre sƓur, et je ne vous impose point d’autre peine que d’ĂȘtre tĂ©moins de son bonheur. Vous ne pourrez revenir dans votre premier Ă©tat qu’au moment oĂč vous reconnaĂźtrez vos fautes mais j’ai bien peur que vous ne restiez toujours statues. On se corrige de l’orgueil, de la colĂšre, de la gourmandise et de la paresse ; mais c’est une espĂšce de miracle que la conversion d’un cƓur mĂ©chant et envieux. Dans le moment, la fĂ©e donna un coup de baguette qui transporta tous ceux qui Ă©taient dans cette salle dans le royaume du prince. Ses sujets le virent avec joie ; et il Ă©pousa la Belle, qui vĂ©cut avec lui fort longtemps, et dans un bonheur parfait, parce qu’il Ă©tait fondĂ© sur la vertu. ScĂ©narioJean Cocteau, d’aprĂšs le conte de Mme Leprince de Beaumont Image Henri Alekan Musique Georges Auric Montage Claude IbĂ©ria Costumes Christian BĂ©rard Son Jacques Lebreton Production AndrĂ© PaulvĂ© Source Les Films du Paradoxe InterprĂ©tation. Jean Marais (Avenant, la BĂȘte, le Prince), Josette Day (la Belle), Mila ParĂ©ly (la sƓur de Belle), FĂ©licie Germon (la En lien avec le thĂšme Le monstre, aux limites de l'humain » du nouveau programme de français en 6e, le conte de Madame Leprince de Beaumont... Lire la suite 2,49 € E-book - PDF Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 2,49 € Vous pouvez lire cet ebook sur les supports de lecture suivants TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat DĂšs validation de votre commande Offrir maintenant Ou planifier dans votre panier En lien avec le thĂšme Le monstre, aux limites de l'humain » du nouveau programme de français en 6e, le conte de Madame Leprince de Beaumont dans une Ă©dition SpĂ©cial cinĂ©ma » avec des extraits du scĂ©nario du film de Jean Cocteau et des photogrammes. Le recueil Il rĂ©unit deux versions de La Belle et la BĂȘte - le conte de Madame Leprince de Beaumont 1740, - le lm de Jean Cocteau 1946, Ă  travers des extraits du scĂ©nario et des photos. Les complĂ©ments pĂ©dagogiques. Des repĂšres sur le conte et le film.. Des propositions d'ateliers Ă  faire en classe, et notamment des activitĂ©s SpĂ©cial cinĂ©ma ».. Un parcours de lecture en 6 Ă©tapes.. Un groupement de textes complĂ©mentaire Face-Ă -face avec un monstre ».. Une enquĂȘte documentaire sur la figure du monstre, de l'AntiquitĂ© Ă  nos jours. Pour l'enseignantSur en accĂšs gratuit rĂ©servĂ©, un guide pĂ©dagogique, avec un descriptif complet de la sĂ©quence. Date de parution 23/08/2017 Editeur Collection ISBN 978-2-401-04225-4 EAN 9782401042254 Format PDF Nb. de pages 100 pages CaractĂ©ristiques du format PDF Pages 100 Taille 3 728 Ko Protection num. Contenu protĂ©gĂ© Imprimable Non AutorisĂ© Copier coller Non AutorisĂ© rWgv.
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